Glossaire musical breton

Accordéon
L’accordéon diatonique fait partie des instruments traditionnels trégorrois par excellence. Constitué d’un soufflet, il permet à l’accordéoniste de jouer le thème musical avec la main droite et l’accompagnement rythmique avec les basses et les accords de la main gauche. Le système diatonique permet d’avoir une note différente en tiré et en poussé. L’accordéon, instrument maritime, est également très adapté pour accompagner le chant ou interpréter les danses en vogue (mazurkas, polka, cochinchine…). L’accordéon chromatique reste très peu utilisé en Trégor pour le répertoire traditionnel.

Bagad
1947, la culture bretonne s’urbanise et se folklorise. Dans cet élan, les sonneurs se réunissent en Bagad : « groupe, ensemble ». Composé de 3 pupitres – bombardes, cornemuses écossaises (ou biniou braz) et percussions – le Bagad travaille sur la musique d’ensemble sur le modèle des fanfares ou des Pipe Bands écossais. Formation de défilé à l’origine, le bagad s’oriente aujourd’hui vers la musique de concert, au point de promouvoir une forme philharmonique de la musique bretonne.

Biniou
Le biniou kozh correspond à l’image typique du breton musicien « Voilà les binious ! ». Cornemuse bretonne, le terme biniou s’est vu attaché le terme kozh (vieux) à l’arrivée en Bretagne de sa cousine d’Ecosse afin de les distinguer l’une de l’autre. On l’appelle aussi biniou bihan (petite cornemuse). En effet, le levriad est le plus petit existant dans l’univers des cornemuses. Il est juste assez grand pour que le musicien puisse y poser six doigts et le son en est très aigu. Le biniou kozh ne comporte qu’un seul bourdon que le biniaouer accorde soit sur la tonique des airs majeurs, soit sur celle des airs mineurs. Il forme un duo quasi inséparable de la bombarde.

Biniaouer (-ien)
Sonneur de biniou.

Bombarde
Sous sa forme actuelle, elle n’est jouée qu’en Bretagne, mais elle a de nombreux cousins éparpillés tout autour du globe. Elle fait partie de la famille des hautbois, possédant le même type d’anche et la même technique de souffle. Sa vocation première était de faire danser un grand nombre de gens ensemble, en milieu rural, c’est pourquoi on en a fait un instrument puissant, et en jouer demande un effort physique nécessitant des temps de repos. La bombarde est donc quasiment toujours accompagnée par d’autres instruments notamment le biniou.

Breizh
Bretagne.

Breizh-Izel
La Basse-Bretagne, partie où se parle traditionnellement la langue bretonne, à l’Ouest d’une ligne Plouha/Vannes. À l’Est de cette ligne se trouve la Haute-Bretagne (Breizh-Uhel) où se parle le Gallo, langue romane d’oïl.

Brezhoneg
Langue bretonne.

Bro (-ioù)
Pays. Les broioù sont des terroirs, pouvant se recouper les uns les autres selon des caractéristiques humaines, géographiques, culturelles ou linguistiques.

Caisse claire
Les caisses claires utilisées dans les bagadoù sont originaires des pipe-bands écossais ; cependant, il existait une forme d’ensemble breton qui est un trio composé d’une bombarde, d’un binioù-kozh et d’un tambour, forme qui a presque disparu aujourd’hui (bien qu’on la retrouve parfois dans certains concours, notamment). Le fait d¹accompagner les cornemuses écossaises par des caisses claires est relativement récent ; il date en effet des régiments écossais (à partir du XIXe siècle) où l’on avait pour tradition d’intégrer des sonneurs de cornemuse dans l’armée. Cette tradition, qui est à l’origine du pipe-band s’est ensuite répandue via l’armée britannique à travers le monde. En Bretagne, la caisse claire écossaise est en grande partie utilisée dans les bagadoù auxquels on a ajouté récemment de nouveaux types très divers de tambours et percussions.

Cornemuse écossaise
C’est actuellement la plus connue, car elle s’est répandue tout autour du globe. On la nomme souvent la « grande cornemuse » ou biniou braz en Bretagne. Descendante de cornemuses plus simples, elle serait d’abord développée sur la terre d’Irlande, où vivaient les Scots jusqu’à la fin du Ve siècle, y aurait été équipée d’un deuxième bourdon et serait arrivée en Ecosse. Elle arrive en Bretagne vers 1900 et s’installe effectivement vers 1940.

Danse bretonne
Anciennement attaché à des territoires donnés, le répertoire de fest-noz actuel est relativement nivelé sous l’influence des nombreux groupes musicaux qui sillonnent la Bretagne. Vous y trouverez : des suites de danses (gavotte, plinn, fisel, rond de Loudéac), des danses simples (andro, kost-ar-c’hoat, laridé, ridée, kas-a-barzh) et des danses « d’importation » (scottish, mazurkas, polka, cercle circassien…)

Fest-deiz
Fête de jour, c’est l’équivalent diurne du fest-noz. Les gens y viennent, souvent le dimanche après midi, pour danser, se retrouver, échanger.

Fest-noz
Fête de nuit, la festivité bretonne par excellence. Né dans les années cinquante, le fest-noz est une urbanisation des traditions de danses qui existaient déjà lors des grands rendez-vous de la société traditionnelle (aire neuve, battage, noces…). Aujourd’hui, les danseurs investissent les salles des fêtes tous les samedis pour venir apprécier leurs groupes, sonneurs ou chanteurs préférés.

Flûte
Empruntée à la musique classique puis aux irlandais, la flûte traversière en bois arrive en Bretagne dans les années 70. Adaptée à la musique bretonne, elle y a trouvé pleinement sa place et notamment en Trégor grâce à la présence de flûtistes et de luthiers d’exception sur ce petit bout de planète.

Gwerz
Le chant breton revêt plusieurs aspects. La Gwerz est une mélodie ou une épopée racontant ou un drame tragique ou de grands faits historiques. Sur des thèmes lents et prenants, jouant sur les silences, le chanteur s’attache à mettre en évidence cette tristesse.

Harpe
La harpe, ou Telenn en breton, est un instrument beaucoup plus implanté dans les pays celtiques du nord. Elle arrive en Bretagne vers le Ve siècle à l’époque du roi Arthur. Elle déclina rapidement au profit des cornemuses. En 1966, Alan Stivell lui redonne ses lettres de noblesse en mariant la harpe avec des instruments plus modernes.

Kan-ha-Diskan
Le Kan-ha-Diskan, littéralement « chant et déchant », est une formule de chant que l’on trouve presque uniquement en Basse-Bretagne. On préfère ce style plus dynamique et entraînant pour mener la danse. Un chanteur (kaner en breton) chante une première phrase qui est rechantée à l’identique par un ou deux autres chanteurs (diskaner), puis le kaner reprend une deuxième phrase rechantée par les diskaner et ainsi de suite pour toute la chanson, chacun prenant son départ sur les derniers mots du précédent.

Kouign Amann
« Gâteau de beurre ». Spécialité des pâtissiers de Douarnenez et de Locronan.

Krampouezh
Crêpes. (singulier Krampouezhenn). Elles peuvent être de blé noir (gwinizh du) ou de froment (gwinizh gwenn).

Penn ar Bed
« Bout du monde, tête du monde », c’est le « Finis terrae » breton. Penn ar Bed et Finistère sont devenus les noms d’un département à la pointe du monde.

Penn-soner
Sonneur en chef d’un bagad.

Percussions
Les percussions sont peu présentes traditionnellement dans la musique bretonne. On trouvera de temps en temps un tambour (bien souvent municipal) qui accompagnait les sonneurs. Avec la naissance des bagadoù, les Bretons adoptent les pupitres écossais : les caisses claires, les ténors et la grosse caisse (basse). Dans le renouveau de la musique traditionnelle contemporaine, il n’est pas rare d’apercevoir un bohdran (tambourin irlandais) ou des batteries complètes.

Son
Au contraire de la Gwerz, le son (pluriel sonioù) est une mélodie légère, voire triviale. Sur un thème que l’on peut comparer à une marche ou une balade, le chanteur évoque des histoires d’amour ou des histoires drôles.

Soner (-ien)
Musicien, sonneur (de biniou ou bombarde).

Sonneur
Le musicien traditionnel est appelé sonneur (de soner / son : faiseur de sons, de bruit, le sonneur de violon, le sonneur de bombarde). Utilisé restrictivement aujourd’hui pour désigner les biniou-bombarde, on peut parler de sonneur d’accordéon ou sonneur de clarinette. Ce terme désigne le musicien traditionnel populaire. Dans la société ancienne, un sonneur d’accordéon peut être accordéoniste. Ces deux appellations différencient le répertoire du sonneur / musicien.

Talabarder (-ien)
Désigne le sonneur de bombarde.

Terroir
Le terroir est un territoire donné défini par les points communs qu’ont des individus entre eux : danse, pratique musicale, costume, langue… Dès lors, selon que l’on prend l’un ou l’autre des critères les limites du terroir peuvent être différents ce qui explique la complexité du terme.

Tin Whistle
Le Tin Whistle est une petite flûte irlandaise en bois ou en métal. Il est principalement utilisé en Bretagne comme premier outil d’apprentissage d’un instrument à vent.

Treujenn-Gaol
Cette clarinette n’est utilisée qu’en Bretagne, et encore, dans quelques terroirs : Fañch, Fisel, Tregor. En breton, elle est baptisée treujenn-gaol ( « trognon de choux » dû à sa forme).

Uilleann Pipe
La plus complexe des cornemuses, le Uilleann Pipe vient d’Irlande. On la trouve depuis quelques temps dans des groupes bretons de ci de là.

Veuze
Absente du paysage trégorrois, la Veuze fait partie de la famille des cornemuses. Elle est utilisée principalement dans le sud de l’Ile et Vilaine, en pays nantais et en Presqu’île de Guérande.

Violon
Très présent en Trégor, le sonneur de violon ou violonneux utilise facilement le jeu sur deux cordes qui lui permettent en plus du thème de développer un système d’accompagnement et de marquer les temps forts, très importants pour la danse. Depuis quelques années, le jeu a évolué sous l’influence des voisins irlandais et de la musique classique.

Source : Associations culturelles bretonnes du Trégor-Goëlo